LA REVANCHE DES SES
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"Un cours de SES, c'est être séduit par l'éblouissement de l'accès au savoir"
TES 1 Lycee J. Monnet
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FICHES DE RÉVISION

Le courant marxiste


Karl Marx est un auteur de la seconde moitié du 19ème siècle qui a présenté une critique radicale du capitalisme, surtout dans Le Capital.
S’il a relativement peu écrit sur le système qui, selon lui, lui succédera, il a longuement décrit les défauts du capitalisme. Son œuvre théorique a pour fonction de mobiliser les prolétaires contre capitalisme.


•   Histoire et Classes sociales

Selon Marx, « l’histoire est l’histoire de la lutte des classes ».
Une classe sociale est un groupement d’individus occupant la même place dans le mode de production.
Cette place est définie essentiellement par la possession ou non des moyens de production. Placés dans les mêmes conditions matérielles d’existence, les membres d’une classe développent une conscience de classe qui débouche sur la lutte des classes

- Marx distingue  :
    Les classes en soi :
    celle qui existent de fait, mais sans que ses membres en aient conscience ;
    Les classes pour soi :
   
les membres ont conscience de former une classe et sont amenés à lutter contre les autres classes.

- Dans toute société, il arrive un moment où les rapports sociaux de production entrent en conflit avec le développement des forces productives.
Pour poursuivre la croissance économique, il faut que les rapports de production se transforment. Cette transformation se fait à travers des conflits : les conflits sont ainsi le moteur du changement social, c’est-à-dire de l’Histoire.

- Le système capitaliste oppose deux classes sociales antagonistes :
    Les bourgeois (capitalistes) qui détiennent les moyens de production,
    Les prolétaires, qui ne disposent que de leur seule force de travail, qu’ils sont contraints de vendre.


 •    Une critique du capitalisme

- Le capitalisme est un système "aliénant" pour les prolétaires.
L’aliénation est la déshumanisation des salariés : dépossédé du fruit de son travail, l’ouvrier ne se reconnaît plus dans son oeuvre et devient étranger à lui-même.

- Les prolétaires sont exploités, car une part de la richesse qu’ils créent par leur travail – la plus-value- est extorquée à leur profit par les capitalistes.


 •    Vers la fin du capitalisme… et après ?

- Le capitalisme est voué à disparaître, miné par ses contradictions internes.
Ce système capitaliste est en effet marqué par une « baisse tendancielle du taux de profit ».
Or, comme les profits sont nécessaires à l’existence des entreprises, leur chute récurrente entraîne l’apparition régulière de crises économiques, de plus en plus violentes et étendues dans l’espace et le temps.

- Ce système perdurera jusqu’à ce que les prolétaires prennent conscience de sa logique.
Dès lors, ils comprendront que seule une révolution pourra faire disparaître le capitalisme et évoluer leur situation.
Cette révolution sera marquée par une appropriation collective des moyens de production : il n’y aura alors plus de classes sociales.
On passera alors au socialisme, où un État fort, véritable extension du peuple, gèrera l’ensemble du système productif. Puis, ce système laissera place au communisme. L’Éat disparaîtra alors ; chacun sera libre d’œuvrer comme il le souhaite, en fonction des besoins de la communauté.



Complément :
La théorie économique marxiste


• Une théorie de la valeur

- Dans le système capitaliste, l’objectif des propriétaires des moyens de production est de réaliser des profits.
Or, selon Marx, ses profits découlent directement de l’exploitation de la main d’œuvre, c’est-à-dire des prolétaires.
En effet, les prolétaires, par leur travail, créent deux valeurs :
    une valeur d’usage, correspondant à la richesse créée, et
    une valeur d’échange, mesurée par le salaire perçu en échange du travail réalisé.

Ces deux valeurs différent d’un montant que Marx appelle la « plus-value » (à ne pas confondre avec la somme perçue par des actionnaires en revendant leurs actions).

- La plus-value, qui approximativement correspond au profit, est créée par la force de travail apportée par le prolétariat mais elle est la propriété de la bourgeoisie qui possède les moyens de production.
Par conséquent, les bourgeois « extorquent » une partie du travail (surtravail) réalisé par les prolétaires à leur profit : c’est en ce sens que Marx parle d’exploitation.
Sans celle-ci, les bourgeois ne réaliseraient pas de profit, et donc le capitalisme ne perdurerait pas.

- La plus-value est d’autant plus élevée que la valeur d’usage, c’est-à-dire le salaire, est faible.
Or, le salaire est d’autant plus faible que le chômage est élevé.
Par conséquent, les capitalistes vont créer une « armée industrielle de réserve » (nom donné par Marx aux chômeurs) pour faire pression  sur les salaires des prolétaires.
Le chômage est donc inhérent au capitalisme : c’est la condition à l’existence de profits.

• La baisse tendancielle du taux de profit

La bourgeoisie utilise ce profit pour accroître le capital.
Mais c’est là où réside la contradiction du capitalisme : en augmentant sans cesse le capital, on diminue la part relative du travail.
Or c’est du travail que vient le profit. Marx parle alors de baisse tendancielle du taux de profit, car cette baisse est inscrite dans la logique même du capitalisme. 

Ce qu’il faut comprendre, c’est que cette baisse est inéluctable ; aussi paradoxal que cela puisse paraître, elle résulte de la recherche de plus-value par les capitalistes.
Les crises sont donc inscrites dans le fonctionnement du capitalisme
, entraînant chômage et misère. Elles se renouvelleront tant que le système restera en vigueur… c’est-à-dire jusqu’au moment où les prolétaires prendront conscience de son mode de fonctionnement, ce qui les poussera à faire la révolution pour passer au socialisme, puis au communisme.