"Petit à petit, le chômage recule en France :  0,9 % en août, après une diminution de 1 % en juillet et en juin. Le gouvernement peut ainsi se prévaloir du cinquième mois d'affilée de baisse, même si le taux de chômage reste à 9,9 %.
2 401 800 demandeurs d'emploi de catégorie 1  personnes recherchant un emploi à temps plein et durée indéterminée, n'ayant pas travaillé plus de soixante-dix-huit heures dans le mois précédant leur inscription à l'ANPE  étaient recensés fin août, selon les chiffres publiés, vendredi 30 septembre, par le ministère de l'emploi. Soit une baisse de 21 500 personnes en un mois, après  25 600 en juillet et  35 200 en juin.
" On peut dire que l'inversion de la courbe du chômage devient significative et les reprises d'emploi progressent", a commenté Jean-Louis Borloo, le ministre de l'emploi. Les effets du plan de cohésion sociale et l'accélération de la mise en place des contrats aidés expliquent, selon lui, les bons résultats, notamment l'augmentation des contrats de professionnalisation et d'apprentissage. Parmi les motifs de "sortie de l'ANPE", le nombre d'"entrées en stage" semble corroborer ce diagnostic avec une forte augmentation : 20 999, contre 11 487 à fin juillet.
Résultat, le chômage des jeunes continue de diminuer :  1,2 % après une diminution de 2,5 % fin juillet, soit  1,1 % sur un an. Celui des 50 ans et plus est aussi orienté à la baisse ( 0,6 %).
Le chômage de longue durée, comme les mois précédents, est orienté à la baisse, à l'exception de celui des demandeurs d'emploi de très longue durée (au moins trois ans d'inscription à l'ANPE), dont le nombre a progressé de 0,8 %.
Mais ces bons chiffres, sur lesquels M. Borloo reste prudent  "cela ne nous met pas à l'abri d'un mauvais mois" , a-t-il expliqué au Monde, ne s'accompagnent pas encore d'un nombre de "reprises d'emploi déclarées" significatif. Celui-ci est en effet en retrait par rapport au mois de juillet, 69 057, contre 74 480, lui-même en baisse par rapport à juin (81 838). Et les inscriptions à l'ANPE pour "fin de contrat à durée déterminée"  continuent d'augmenter ainsi que les "fins de missions d'intérim".
Intense sujet de polémique au début de l'été, le nombre de radiations des fichiers de l'ANPE est en baisse, se félicitent d'une même voix le directeur général de l'ANPE, Christian Charpy, et son ministre de tutelle, M. Borloo : 33 651 "radiations administratives" (34 667 en juillet et 39 547 en juin), et 133 370 "absences au contrôle" (149 159 en juillet et 163 642 en juin).
RADIATIONS MODE D'EMPLOI
"Ces radiations sont comparables à ce qu'elles étaient l'année dernière pour la même période, il n'y a aucune manipulation des statistiques", fait valoir M. Charpy, qui juge ce soupçon "diffamatoire" à l'égard des agents de l'ANPE.
Les règles du contrôle ont néanmoins changé durant l'été. Plus réguliers, les rendez-vous mensuels, au lieu d'être semestriels, doivent permettre de mieux suivre la "recherche active du demandeur d'emploi".
Le 2 août, le ministère de l'emploi publiait un décret organisant le suivi et le contrôle des chômeurs. Le 23 août, la direction de l'ANPE en donnait le mode d'emploi dans une circulaire interne. Le chômeur doit "accomplir de manière permanente des actes positifs et répétés de recherche d'emploi" et, nouveauté, "les propositions peuvent émaner non seulement de l'ANPE, mais aussi de l'Assedic et de l'AFPA (Association pour la formation professionnelle des adultes)".
Aux motifs de radiation qui existaient déjà sont ajoutés "les refus de proposition de contrat d'apprentissage, de professionnalisation ou d'une offre de contrat aidé". Dans sa circulaire, la direction estime ainsi que le décret du gouvernement "renforce les conditions dans lesquelles l'ANPE exerce son contrôle et, le cas échéant, radie les demandeurs d'emploi lorsqu'ils ne remplissent pas leurs obligations ».

Rémi Barroux, « Pour le cinquième mois d'affilée, le chômage a reculé en août », Le Monde, le 01.10.05